Bateaux Greiner

Chantier naval des bateaux-jouets en Thuringe

Voilier Greiner de 1890.

Johan Nicol Greiner et son fils Alexander Siegmund étaient tous les deux tourneurs et sculpteurs sur bois et travaillaient comme artisans indépendants. Ils fabriquaient des poupées et divers articles en bois, ainsi que des bateaux sur roues à tirer, avec des figurines sculptées ou tournées. En 1853, le marchand August Luge de Sonneberg rapporta d’un voyage en Angleterre deux maquettes de bateaux navigables réalisées par un artisan de l’Ile de Wight. Il les remit à son ami J. N. Greiner afin qu’il en fabrique à son tour.

Bateau anglais confié à J. N. Greiner par le grossiste A. Luge en 1853.

Belle facture et finitions soignées

Les bateaux étaient en sapin nordique, un bois facile à travailler et étanche. Les coques étaient lattées, équipées d’une quille en plomb, d’un gouvernail mobile, recouvertes de peinture à l’huile et décorées. Pour les voiles du gréement, on utilisait un lin au tissage extrêmement fin qui les rendaient très légères.

L’atelier Alexander Greiner

La demande augmentant rapidement, les Greiner fondèrent en 1855 un petit atelier qui s’agrandit constamment au fil des ans. L’offre fut complétée par des coques pleines, des barques, des cargos, des chalutiers, des frégates, des yachts à voile, des bateaux de sauvetage et des canoës. Commença alors la production en série de modèles différents.

Voilier Greiner de 1860.

L’essor et l’export

A partir de 1862, les travailleurs à domicile de Hämmern livrèrent leurs fabrications à Greiner qui les exporta principalement au Royaume-Unis, en France, dans les états de la Mer du Nord et de la Baltique.

L’une des six valises de présentation de la production Greiner destinée à l’Angleterre. (A voir au Musée du bateau-jouet).
Extrait du catalogue Greiner, fin des années 1920.

A partir des années 1930, les héritiers de la troisième génération Greiner reprennent la société qui compte alors 100 employés et 80 travailleurs à domicile. La production se diversifie avec la fabrication d’animaux, de véhicules et de trains en bois.

Canot mécanique des années 1930.
Essais de couleurs.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise a dû produire des maquettes de bateaux de guerre pour les services d’espionnage de l’armée allemande. Après le conflit, la demande en équipements ménagers et charrettes à tirer était importante. En 1947, on a relancé la production de véhicules et de bateaux historiques en bois, dont 80 % était exportés en Europe du Nord et de l’Est, au Canada, aux États-Unis, en Amérique Centrale, en Australie et en Afrique-du-Sud.

Canot mécanique des années 1950, L. 31 cm.

La nationalisation en RDA

En 1961, la société dut accepter des participations d’État et fut nationalisée le 17 avril 1972, c’est-à-dire “transférée aux mains du peuple”. On la rebaptisa “VEB Spielschiffe, Steinbach”. L’indépendance juridique prit fin le 1er janvier 1975. Greiner fut alors intégré comme “Usine 6” au collectif “VEB Plaho, Steinbach”.

Pirogue d’Indien, fabrication des années 1960, L. 28 cm.

En 1983, la production de jouets en bois s’arrêta. La fabrication de bateaux en bois pris fin. On ferma les ateliers qui tombèrent à l’abandon.

Claude Bernard

Collectionneur

Musée

Deutches Spielschiffmuseum
Marktplatz 14-16
04668 Grimma/Mutzschen

A voir, la vidéo de présentation du musée par Claude Bernard (en allemand) ici

Biblio

“Bateaux jouets allemands”, par Claude Bernard et Karl Greiner, édition trilingue, Weltbuch Verlag, 2017.

“Bateaux jouets allemands” Catalogue, par Claude Bernard et Karl Greiner, édition trilingue, Weltbuch Verlag.

En vente chez l’auteur