Citroën Présidentielle

Élue à l’unanimité

En 1964, l’Élysée autorisa la concrétisation du projet d’un véhicule d’apparat qui fut confié à Citroën. Au bureau de style du constructeur, l’équipe dirigée par Robert Opron, s’appuyant sur une base de DS 21, traça les plans d’une limousine découvrable. Pour complaire au général de Gaulle, le modèle abouti ne sera pas blindé. En revanche, il sera complètement fermé. Le châssis, rallongé à 6,53 m, supporte une caisse aux lignes étirées, surmontée d’un pavillon rectangulaire et plat. La face avant a perdu les rondeurs de la DS dessinées par Flaminio Bertoni, mais bénéficie des doubles optiques. L’arrière, plongeant et tronqué, dispose d’une malle démesurée et incongrue (Pour les chapeaux de la reine d’Angleterre ou les micros de Richard Nixon ?). Un moteur de DS 21 de 106 ch, au système de refroidissement étudié pour supporter les vitesses lentes, propulsera la plus longue des voitures présidentielles de l’époque.

Dinky Toys France se surpasse

Pour réaliser la DS Présidentielle, le nouveau véhicule de prestige de la République, le spécialiste des transformations sur base Citroën Henri Chapron, est parvenu à concentrer toute l’étendue de son savoir-faire.

Dans le même esprit, Dinky Toys France montrera, si besoin était, sa maîtrise à produire une miniature hors normes, celle qui restera comme l’une des plus élaborée de son catalogue. Il suffira pour s’en convaincre d’énumérer la liste d’options disponibles sur le modèle : portes arrière et malle ouvrantes, aménagements intérieurs floqués imitant le velours bien que les vrais sièges étaient tendus de cuir, bar, boîte aux lettres et tableau de bord peints façon noyer, strapontin de l’interprète rabattable, suspension, jantes chromées et roues rapides.

Un coffret luxueux pour une miniature unique.

Toutes options

À tout cela il faudra rajouter des phares scintillants derrière les fameux globes style DS deuxième génération, la vitre de séparation galbée, le fanion et la cocarde tricolores, des baguettes latérales, les pare-chocs chromés et le jeu de plaques 1-PR 75, immatriculation attribuée à la première voiture de l’Élysée.

Le point d’orgue sera atteint avec l’éclairage électrique du plafonnier. Un module en forme de croix (qui aurait pu être de Lorraine !), incluant l’essieu avant, pouvait être démonté afin d’y loger une petite pile de 1,5 volt et de 3 cm de long. Un interrupteur situé à l’arrière du châssis faisait le contact et permettait à la dite pile de ne pas se décharger inutilement. Le chauffeur présidentiel est bien fidèle au poste de conduite. La présence d’une figurine représentant le général de Gaulle avait été envisagée mais, pour d’obscures raisons, le projet fut abandonné. La peinture, avec ses deux tons de gris métallisé, est bien sûr rigoureusement identique au modèle original.

Présentation de la Citroën Présidentielle au catalogue Dinky 1971.

Du bleu pour l’arbre de Noël de l’Élysée

À l’occasion de l’arbre de Noël de l’Élysée en 1971, plusieurs centaines d’exemplaires furent commandés par les services concernés. La Présidentielle était, pour cette cérémonie, livrée dans un coffret bleu de France. Inutile de préciser que cette version est particulièrement convoitée par les collectionneurs.

Le coffret bleu pour un Noël à l’Élysée.

Estimation : La Citroën Présidentielle Dinky Toys (réf. 1435) en parfait état, avec fanion et cocarde, coffret et notice, se négocie entre 200 et 250 €.

Toutes les versions de la Citroën Présidentielle au 1/43e (de g. à dr.) Automany, Dinky Atlas, Hecco, Dinky Toys France, Dan Toys et Norev (à l’arrière plan).

Martine Hermann