Elle sont dans le vent !
Les filles ne savent pas conduire, c’est bien connu… D’une telle ineptie a découlé la fabrication de jouets mécaniques pratiquement sans figure féminine au poste de pilotage. Imaginez qu’à contrario, il y en a des centaines avec un ours ou un singe ! Voici donc ce que l’on peut trouver en vidant le fonds du coffre à jouets.
Qui était le premier pilote automobile ?
Tout le monde connaît le nom de Carl Benz (1844-1929), qui, en dotant son tricycle “Téo” d’un moteur à explosion, devint un pionnier de l’aventure automobile, en 1885.
Bertha Ringer-Benz (1849-1944), son épouse, indéfectible soutien moral et financier, permit à Carl de peaufiner son prototype et d’en déposer le brevet en 1886. Elle ne bénéficie toutefois pas de la même postérité. Et pourtant, la place qu’elle a tenu dans l’histoire n’est pas celle de la passagère mais bien celle de la première conductrice d’une automobile sur une longue distance…
Un petit matin d’août 1888, Bertha s’installe au volant du Tricycle Benz que son époux n’avait pas encore osé piloter, et, en catimini, accompagnée de ses deux fils Eugen et Richard, elle quitte leur résidence de Manheim pour un voyage riche en péripéties de 104 km parcourus en 12 heures à travers l’Allemagne.
Si Carl inventa la voiture, c’est Bertha qui changea la vie.
• G & K
Le fabricant brandebourgeois Greppert & Kelch a produit des petits jouets de bazar mécaniques en métal sous la marque G & K et aussi Gundka (prononcez G und K). L’entreprise fut active de 1919 à 1933.
• Lindstrom Tool & Toy Co
Ce fabricant du Connecticut (USA) a imaginé cette “Bathing Beauty”, en maillot de bain, pilotant son grand tricycle de villégiature à moteur à ressort dans les années 1930.
• Showa Kogyo
A la fin des années 1940, l’entreprise tokyoïte, sous la mention Made in Occupied Japan, a extrapolé un cabriolet Packard Convertible 2 portes de 1940 en tôle, avec un moteur mécanique. Comme souvent pour les jouets japonais, la fantaisie ne manque pas à ce modèle. La conductrice au volant part à l’assaut des montagnes en décapotable, prudemment équipée d’une roue de secours jaune.
• Kanto Toys
Dans les années 50, le diffuseur américain Cragstan proposa un jouet fabriqué par le Japonais Kanto Toys, Girl Driving Her Sports Car, queue de cheval au vent précise la boîte… Plusieurs modèles ont été produits, seule la tenue de la jeune fille reste inchangée.
Kanto Toys, décidément en verve, a aussi imaginé une voiture de course et une Jeep “Premiers secours” avec une jeune fille au volant.
• Marx Toys
Ce fabricant est le spécialiste incontesté de jouets en fer blanc lithographiés basés sur des personnages de bandes dessinées ou de dessins animés. Si Daisy ou Olive n’ont pas eu la reconnaissance de leurs homologues masculins, on trouve tout de même un personnage féminin, Dora Queen Of The Campus, dans le jeu d’auto-tamponneuses des années 1950 “Dipsy-Doodle Bug”, face a son opposant Careful Dan. Années 50,
• Schuco
De 1960 à 1964, l’Allemand Schuco a produit une belle Alfa Romeo Giulia 1600 Spider “Texi” (réf. 5735) en tôle, avec mécanisme à clé et filoguidage. Au volant, une femme blonde, qui, pour l’occasion, fut baptisée BB en France.
• Hobby Classic
Arrivée plus tardivement sur le circuit, cette DS 19 cabriolet est une réalisation de l’Espagnol Hobby Classic. Il fallait attendre les années 2000 pour voir deux jeunes femmes à bord des slots cars.
• Mattel Inc.
Terminons ce périple du côté des femmes au volant par l’évocation d’une image universalisée de l’idéal féminin, l’icône Barbie, amatrice de roadsters et de cabriolets…
• Linemar Toys, le nom commercial des jouets fabriqués au Japon pour Marx, a signé ce kart à moteur à ressort “Girl On A Go-Kart” dans les années 1960. L’intrépide au volant ne porte toujours pas de casque !
• KO Japon
Une auto-tamponneuse en tôle, à volant d’inertie, avec conductrice à tête en caoutchouc, cheveux en vinyle implantés, produite au Japon dans les années 60 par Yoshiya sous le logo KO.
• Haji
Girl Cycle de Mansei Toy Co. Ltd., siglé Haji (du nom du propriétaire de la petite fabrique tokyoïte Mansei Toy). La monture de la jeune fille n’est qualifiée que de cycle, pas de moto… Par contre, il est précisé que les cheveux sont implantés, un critère sans doute plus important pour les filles que la nature du véhicule.
Bernard Gloux et Martine Hermann
(Photos © Bernard Gloux et Martine Hermann sauf mentions)