Histoire des petits soldats

Part 3. : Les soldats de plomb

Après les figurines en étain de Nuremberg ou de la marque Lucotte, voici les soldats de plomb de la marque C.B.G. L’entreprise C.B.G. est née en 1847 à la suite de l’association entre Augustin Cuperly, fils d’un bimbelotier du Marais, qui, en 1838, avait épousé Rose Alexandrine Blondel, fille d’Englebert Blondel, fabricant de petits soldats, et son beau-frère. Leur fille, Clémence se mariera, en 1858, avec Sosthène Gerbeau. Ce dernier restera le seul maître en 1865. Il s’installera alors au 32 rue Charlot et, en 1873, créera le petit soldat de plomb en ronde bosse.

C.B.G.- Mignot vers la gloire

En 1912, Henri Mignot, arrière petit neveu de A. Cuperly, devenu conseiller technique de Sosthène Gerbeau en 1897, prend la tête de la société C.B.G. Mignot. Il lui donnera un essor considérable à l’échelle nationale et mondiale.

Facture de l’époque Gerbeau de 1887, et lettre autographe signée H. Mignot de 1914

Les documents ci-dessus font référence aux nombreuses récompenses obtenues dans les expositions. On constate qu’en 1887, la boîte appelée Caserne (réf. 222) coûte 6,75 francs. La mention au tampon rouge “Fabrique de soldats massifs en plomb” est en effet une nouveauté qui mérite d’être soulignée.

Henri Mignot décède en 1965, sa fille, Mme Bontemps lui succède jusqu’en 1976, date à laquelle C.B.G est reprise par Rémanences. L’entreprise quitte la rue Charlot en 1981 et, après diverses péripéties, continue son activité à Breilles-les-Pins (49), près de Saumur.

L’âge d’or C.B.G.

Voici quelques exemples de la production de C.B.G. au faîte de son inventivité et de sa renommée sous la Troisième République. Les figurines présentées font 55 cm pour les soldats à pied et 75 cm pour les cavaliers, c’est la 3e grandeur (réf. 214) :


L’artillerie de montagne, avec quatre artilleurs marchant au pas, fusil à baïonnette sur l’épaule, paquetage sur le dos, vareuse à boutons dorés, pantalon droit avec guêtres blanches et béret (la tarte), ce qui les situent après 1891 ; deux officiers avec épaulettes dorée, l’un observe à la longue vue, l’autre consulte une carte d’état-major ; un sous-officier à épaulette rouge  ; deux conducteurs et leurs cinq mulets portant un petit canon de 80 Debauge démontable en trois parties : le tube peint en noir, l’affut aussi en noir et les roues couleur vert olive ou tirant un canon. Le coffre à munition est aussi chargé sur un bât. Les têtes sont amovibles. Tous ont une terrasse vert foncé qui les place avant 1899. C’est la période Gerbeau.

L’artillerie de montagne

Un train de génie hippomobile, avec haquet à bateau en tôle de fer et roues vert olive, quatre chevaux harnachés et deux cavaliers du génie, avec tenue bleue outremer, pantalon à bande rouge, bottes et shako à plumet rouge portant un fusil Chassepot indépendant et tenant un fouet. La terrasse est vert foncé, datant d’avant 1899.

Un train de génie hippomobile

Quatre cavaliers artilleurs en tenue bleue à boutons dorés, épaulettes rouges, culotte à bande rouge, bottes, képi avec plumet rouge, sabre au clair et chevaux blanc ou brun. Les cavaliers, les selles sont amovibles. La terrasse est vert foncée, donc antérieure à 1897.

Les cavaliers artilleurs.
Soldats serbes et prussiens avec terrasses beige clair datant de 1908-1920.

Toutes ces figurines étaient présentées dans de jolies boîtes de couleur rouge liserées d’or avec une étiquette qui rappelait les nombreuses récompenses internationales de la marque.

Boîte portant la célèbre étiquette C.B.G.

Estimation : Pour un soldat à pied, période Gerbeau, compter 50 € environ. Pour un cavalier de même époque, 80 à 100 € pièce.

Biblio

“Soldats de plomb et figurines civiles”, par Christian Blondieau, Collection C.B.G.-Mignot.

Claude Lamboley