Histoire des petits soldats

Part 5. : Les panoplies

Extrait du catalogue du magasin du Louvre 1905

Jouer au petit soldat c’est bien mais être soldat, tout au moins se déguiser en soldat, c’est mieux ! D’autant que chacun sait combien les enfants aiment se travestir. Les fabricants de jouets l’ont très vite compris créant des panoplies de soldats vendues dans les grands magasins. Il en était de toutes sortes : panoplies de cuirassier, d’officier d’artillerie avec képi, sabre, pistolets, cartouchière, épaulettes et médaille, ou d’officier d’état-major avec aiguillettes et épaulettes en or fin, ou encore de colonel avec sabre et fourreau d’acier damasquiné. Ces panoplies sont visibles, entre autres, dans les catalogues des étrennes de 1877, de 1889 ou, comme ci-dessous, de 1905 des grands magasins du Louvre.

Extrait de catalogue du Louvre de 1905.

Une panoplie à toute épreuve

Voici une panoplie de cuirassier avec son casque en laiton avec cimier, houppette appelée “marmouset” en crin rouge à l’avant, crinière en crin noir, plumet rouge et jugulaires et sa cuirasse avec plastron décoré d’un soleil, dossière, épaulières agrafées, ceinture de cuir et épaulettes dorées. Elle date d’avant 1914 et côtoie sa représentation imagée dans le catalogue d’étrennes de la ville de Saint Denis de 1890. Elle coûtait alors 14,50 francs.

Une impressionnante armure complète.

“Je serai un héros”

Plus récente, probablement du milieu des années 1940, voici une panoplie de FFI, encore sur son présentoir en carton avec un fusil, un révolver et un sabre en bois (restrictions obligent), une ceinture, des pochettes et un sac en basane, deux drapeaux, l’un anglais, l’autre français à Croix de Lorraine.

Le parfait petit FFI.

Tout un arsenal

Mais, qui dit panoplie dit aussi armement. Il était présent sur les présentoirs des panoplies sous forme de fusils, de pistolets ou de sabres.

Un petit sabre (L. 55 cm) avec une lame en fer et une garde en bronze finement décorée et ciselée. Même si le tranchant et a pointe sont émoussés, son poids (160 gr) lui confère une certaine dangerosité !

Petit sabre (L. 55 cm)

• Deux pistolets à fléchettes de la maison Euréka.

Pistolets Euréka

Une carabine Euréka à fléchettes.

Les cibles pour s’entraîner

Mais quand on a une arme, il faut s’en servir et s’entraîner. Les cibles permettaient aux enfants de s’exercer avec des fléchettes.
• “Au plus adroit”, datant du début du 20e siècle, avec trois personnages dont les têtes sont amovibles. Le décor est une image d’Épinal avec, sur la partie inférieure, des vignettes faisant état des nouvelles inventions d’objets volants, l’aéroplane et le zeppelin.

• “L’Adhérent”, datant des années 1930.

Cible de tir L’Adhérent

Tous ces jouets militaires sont émouvants, car il faut se souvenir que beaucoup de ces enfants, qui ont joué au petit soldat, sont morts en 14-18 dans la boue des tranchées ou à l’assaut des barbelés. Ce n’était plus un jeu. Certes, ils ont lavé l’honneur de la France. Ils ont récupéré l’Alsace et la Lorraine. Mais à quel prix !

Page catalogue La Samaritaine 1930 : https://tinyurl.com/5y45yj8w

Estimation : Une panoplie de cuirassier est évaluée de 150 à 300 €.

Claude Lamboley

Collectionneur de jouets anciens