La machine des records
La belle silhouette du prototype CC 7001 est née du crayon de l’artiste indépendant Paul Arzens en 1949. Ces machines mythiques, devenues CC 7100, furent le symbole du renouveau du chemin de fer français. Elles contribuèrent à sa renommée en battant le record du monde de vitesse à 243 km/h en 1954, pulvérisé en 1955 à 331 km/h. Elles sillonnèrent le territoire un demi siècle durant. L’année 2001 sonne l’heure de leur retraite, seules les protos et les machines des records seront conservées.
SNCF et JEP, un duo gagnant
Lorsqu’en 1952 Jep reproduit la locomotive prototype CC 7001, la firme escompte elle aussi un renouveau pour la marque. Le jouet haut de gamme qui sort des ateliers de Montreuil, de par sa conception, se rapproche du maquettisme pur. A l’instar de la SNCF, le succès pour Jep sera au rendez-vous.
L’échelle choisie est le O, écartement 35 mm. L’imposante machine mesure 33 cm de longueur et pèse deux kilos et demi.La caisse, en métal moulé sous pression, est très finement gravée, avec une abondance de détails. Une baguette en alliage nickelé délimite des deux tons de vert. Le sigle SNCF et le numéro de série sont estampillés sur les faces avant et arrière de la motrice. L’éclairage est composé de deux phares proéminents équipés de lentilles translucides et de deux lanternes frontales, le tout alimenté par une ampoule de 20 volts. Tampons en zamak et système d’attelage automatique perfectionnent la locomotive. D’autres accessoires en laiton chromé, telles les mains courantes et les rampes de portières ainsi que les entourages de hublots et de pare-brise en inox attestent du soin apporté aux détails. Pour couronner le tout, deux pantographes articulés de superbe facture viennent compléter le réalisme de l’ensemble.
Performance et endurance
Pour entraîner cette machine solidement carénée, Jep n’a pas hésité à y loger deux moteurs AP5 — AP pour aimant permanent et 5 pour induit à cinq pôles — posés sur deux fois six roues motrices et alimentés en 20 volts courant continu. L’AP5 est l’un des meilleurs moteurs jamais conçus si l’on considère ses performances, sa robustesse, sa puissance, sa souplesse, son silence.
Il permet de tirer jusqu’à quarante wagons à toutes les allures grâce à la puissance de l’aimant en acier triconal (alliage de fer, titane, cobalt et aluminium) et à l’induit à cinq pôles, la pièce tournante du moteur qui reçoit cinq impulsions à chaque tour au lieu des trois données couramment. L’utilisation d’un nouveau matériau plastique, le rilsan, employé dans la confection des pignons et roues dentées, conférait à la CC 7001 un remarquable silence de marche. L’inversion du sens de la marche se fait automatiquement par l’intermédiaire d’un transformateur issu de préférence de la série 60 dont les modèles de 30 à 100 watts fonctionnent en 110 ou 220 volts. Le courant redressé passe par l’intermédiaire de quatre gros frotteurs en laiton.
Un rare vert pâle
Les CC 7001 ont existé en trois teintes de vert pour la partie haute de la machine, le bas restant d’un vert foncé invariable. Les modèles les plus rares sont ceux peints en vert pâle. Sur les premiers millésimes, les roues sont de couleur rouge. Par la suite, l’apport de bagues en acier trempé enfilées sur les axes de roues réduira considérablement l’usure. Leur couleur passera alors au noir.
Estimation : 400 € environ.
Collectionneur de jouets anciens