Le bureau de poste
Part 1 : Tous les services à la poste
Comme nous l’avons souligné en évoquant les écoles enfantines qui permettaient aux enfants de mimer leurs instituteurs, les enfants aiment imiter les adultes. Que ce soit dans les villes ou surtout dans les villages, la poste était, au même titre que l’église, la mairie ou l’école, un lieu incontournable que connaissaient bien les enfants quand ils accompagnaient leurs parents pour envoyer une lettre. Aussi ont-ils cherché à jouer à la dame de la Poste ou au facteur.
La magie des postes, télégraphes et téléphones
Les bureaux de postes sont des lieux qui ne pouvaient qu’étonner les enfants. C’était un endroit où opérait, derrière une clôture fermée par un grillage, une personne douée de pouvoirs extraordinaires avec laquelle on ne pouvait communiquer que par une petite ouverture, le guichet. N’était-ce pas ce personnage mystérieux entraperçu qui recevait ou distribuait les lettres, donnait de l’argent en échange d’un mandat, vous mettait en communication téléphonique ou télégraphique avec un correspondant lointain ? Aussi n’est-il pas surprenant que les enfants aient désiré posséder un de ces bureaux de postes qui étaient proposés dans les catalogues d’étrennes des grands magasins.
Le bureau NK Atlas
Le bureau de Poste présenté ici, marqué : “Postes, Télégraphes & Téléphones. Bureau NK. Ouvert de 8 h du matin à 9 h du soir” et “Recette auxiliaire”, avec son télégraphe et sa poste restante, est probablement le plus beau et le plus complet créé pour la plus grande joie des enfants. Il a été conçu par l’entreprise NK Atlas au du début du 20e siècle d’après les indications données par les journaux qui sont exposés, l’un d’eux étant daté de 1907. Sur le devant on remarque plusieurs affichettes : “Défense de cracher”, “Défense de fumer”. On y trouve aussi deux avis : “On est prié de vérifier la monnaie avant de quitter le guichet” et “L’Administration recommande aux clients les jeux marqués NK”.
D’attrayants accessoires
De nombreux accessoires garnissent ce bureau. Des diminutifs de journaux d’enfants bien connus de l’époque sont présentés sur les panneaux latéraux : “Tous les sports”, “La vie au grand air”, “L’écolier illustré”, etc., mais aussi de journaux comme pour papa : “Le Temps”, “Le Matin”, “Le Rappel” ou “La République française”. Dans les casiers derrière le guichet, on découvre des timbres de 1 et de 5 centimes à l’effigie d’Atlas (clin d’œil du fabricant), des bulletins d’expédition d’un colis postal, des demandes de mandats, des mandats, des cartes postales. Sur la tablette on note la présence d’un encrier avec son porte-plume, d’un pèse lettres et de tampons encreurs avec les mentions “Non réclamé” et “Adresse incomplète” . Ainsi, l’enfant derrière son guichet, avait-il devant lui tout pour jouer au préposé des Postes.
Les jeux de la rue de l’Atlas
C’est en 1904 que Léon Nicolas, représentant de l’entreprise de jouets Simonin-Cuny, et Charles Keller, d’origine bavaroise, créent une manufacture de jeux et jouets. Ils s’installent au 23 rue de l’Atlas (Paris 11e). La firme s’appelle NK Atlas. Durant 20 ans, ils produiront des jeux, des jouets en cartonnage et bois. En 1924, le comptable de l’entreprise, Georges Bonnet, va en assurer la gérance puis le contrôle, tandis que les descendants de Charles Keller poursuivront leur activité de direction. Désormais, la raison sociale sera “Georges Bonnet, ancienne maison Nicolas et Keller”. Elle ferme définitivement ses portes le 31 décembre 1957. Voici une facture datant des débuts de l’entreprise, en 1905
Estimation : Une poste enfantine NK Atlas, en bon état, complète de ses accessoires se négocie autour de 300 €.
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