Jouer à la standardiste

Pour un brin de causette

Part. 4 : Le téléphone

Vignette de la chocolaterie Aiguebelle, thème de la poste 1905.

Alors que de nos jours tous les enfants sont susceptibles de posséder un téléphone portable, on a peine à imaginer que, jusque dans les années 70, avoir un téléphone privé était un luxe qui n’était accessible qu’après une longue attente de raccordement au réseau. Seuls, des utilisateurs prioritaires comme les médecins étaient servis rapidement. Sinon, il fallait aller au bureau de poste le plus proche pour que “la dame du téléphone” appelât le numéro demandé en tournant frénétiquement la manivelle d’une magnéto qui fournissait du courant. Puis, ayant établi la communication, elle vous priait d’aller dans une cabine téléphonique pour la prendre. Ce n’est que plus tard que furent installées dans les rues des villes et villages des cabines téléphoniques.

Coffret complet du “Téléphone français” de Péricaud (41 x 30 X 8 cm).

Le téléphone jouet, un rêve d’enfant

En voici un que son constructeur, Péricaud, appelait “Téléphone français”. Dans le catalogue de la firme de 1906, il porte le numéro 41. Il date de 1905 et était vendu en 1910 dans les grands magasins de la ville de Saint-Denis au prix de 19,75 francs. Il est complet et comprend deux postes combinés grands modèles avec deux boutons d’appel, une sonnerie “Bengali”, des isolateurs, des clous, deux piles Leclanché de petite taille et de faible capacité, fournies avec deux flacons de sel d’ammoniaque servant à fabriquer l’électrolyte, une couronne de fils et un mode d’emploi. Il se trouve dans une jolie boîte marquée “Téléphone” avec l’emblème Péricaud.
Le mode d’emploi précise que pour charger la pile, il faut y “verser le contenu du sel d’ammoniac et remplir d’eau pure jusqu’à la hauteur de la marque noire, dénuder l’extrémité des fils conducteurs et les fixer fortement sous les bornes de la sonnerie, de la pile et du bouton”. D’autre part, pour téléphoner “la personne désirant communiquer appuie sur le bouton de la rosace pour actionner la sonnerie du poste opposé et demander la communication. Elle prend en main le téléphone en appuyant sur la pédale du manche, elle présente à l’oreille le pavillon et parle distinctement. La conversation terminée, accrocher l’appareil”.

Estimation : Du fait de sa grande rareté, il est difficile d’évaluer la valeur actuelle du modèle présenté ici en parfait état de conservation, mais un minimum de 600 € sera sans doute requis pour un tel exemplaire.

Claude Lamboley

Collectionneur de jouets anciens