Jouets en cellulo

Multicolores et remuants

Théâtre de marionnettes, fabrication japonaise par CK Kuramochi, 22 X 11 X 28 cm.

Le celluloïd (nitrate de cellulose camphré) a été découvert aux États-Unis en 1869. Le nouveau matériau, léger, lavable, solide, teinté dans la masse, facile à mettre en œuvre par moulage, présentait de multiples avantages qui n’échappèrent pas aux fabricants de jouets. Ceux-ci abandonnèrent d’autant plus facilement la composition, la porcelaine, le bois, le caoutchouc principalement utilisés jusqu’alors.

Pierrots culbuteurs japonais de 1946, H. 10 à 12 cm.

1930-1950, l’âge d’or du celluloïd

La plupart des jouets mécaniques en celluloïd ont été produits au Japon, notamment pour l’exportation, et, dans une moindre mesure aux USA. Comme à leur habitude, les industriels japonais ont fait preuve de beaucoup d’imagination et de créativité en la matière : clowns, musiciens, personnages divers et animaux variés ont été traités avec poésie et humour.

Animaux anthropomorphes sur boîte à musique signés du Japonais Alps.

Les mécanismes à remontoirs permettent les mouvements. Des systèmes sonores ou boîtes à musique sont souvent présents dans le corps des jouets.

Happy Life”, jouet mobile et sonore par soufflet, CK Japon 1930, 16X12X25 cm.
Bébé marcheur Alps Japon, vers 1930, H. 10 cm.
Jouet vibreur japonais des années 1930, H. 6 cm.
Vahiné, fabrication japonaise, H. 17 cm.
Acrobate de fabrication japonaise par Kuramochi, cheval en tôle, H. 17 cm.

Une production française réduite

En France, il faudra attendre la dernière décennie du 19e siècle pour que les industriels de la région d’Oyonnax s’y intéressent vraiment. À partir des années 1930 et jusqu’à la fin des années 1950, le celluloïd connaîtra son âge d’or. La production française de jouets mécaniques en cellulo est toutefois restreinte. Avant-guerre, ces jouets sont très peu nombreux. Par la suite, les fabricants ont pu récupérer certains moules, à l’instar de celui des deux boxeurs qui fut l’un des premiers modèles fabriqués par Georges Huard, le créateur de la société Le Jouets français qui deviendra Jouef.

Jo et Louis”, fabrication le Jouet français (JF) en 1949, bras mobile par système de va-et-vient, 19X20 cm.

Jusqu’en 1964

Interdit en 1964, parce qu’inflammable, le celluloïd sera remplacé par d’autres matières plastiques. Aujourd’hui, et malgré sa réputation, force est de constater que le cellulo a plutôt bien résisté à l’épreuve du temps. C’est une matière stable à condition de ne pas laisser les jouets au soleil et de leur éviter les chocs. Les mécanismes d’horlogerie sont relativement résistants, à l’exception du ressort en lame d’acier qui peut casser… C’est alors que le problème se corse, attendu que ces jouets sont thermocollés et donc difficiles à démonter.

Good Reader » tourne les pages au moyen d’un aimant, Alps début 1960, H. 17 cm.
Tambour major musical, Japon vers 1930, H. 26 cm.
Joueur de xylophone, fabrication japonaise des années 1950 par TM Modern Toys, H. 14 cm.

Estimation : Les jouets mécaniques en celluloïd se négocient entre 50 € et 100 €. La boîte quand elle est présente majore le prix de 20 %.

Gérard Morel

Collectionneur de jouets anciens