La ferme Quiralu

Scènes de la vie rurale

Quiralu est une entreprise française de jouets fondée en 1932 par Émile Quirin qui dirigeait alors une fonderie d’art familiale à Luxeuil (70), créée en 1889. Dénommée Quirin et Cie, l’établissement travaillait le laiton, le bronze et le maillechort, et produisait des articles d’ornement, de lustrerie et de quincaillerie pour l’industrie électrique, mécanique et ferroviaire. En 1924, Émile Quirin s’installe dans les bâtiments d’une fabrique de broderie qui avait fermé ses portes en 1914. En 1933, la société se lance dans la fabrication des figurines en aluminium, dites “incassables”, sous la marque Quiralu, contraction de Quirin et aluminium. Il s’agit surtout de figurines militaires. En 1941, Hubert Desgranges succède à son beau-père, Émile Quirin. Il sera remplacé en 1948 par son fils, Bernard.

Facture de la fonderie Quirin datant de 1924, avant la création de Quiralu.
Facture de l’entreprise Quiralu datant de 1945.

Nouvelle production en zamak

Dans les années 1950, la guerre de Corée entraîne une pénurie de matières premières et l’avènement du plastique met la société en péril. Elle adopte alors un nouveau matériau, le zamak, tout en continuant d’utiliser ses anciens moules. Mais les enfants boudent les sujets militaires… Quiralu réagit alors, en 1955, en fabriquant des autos miniatures en zamak à une échelle proche du 1/43. Bien que ses productions soient d’excellente qualité, Quiralu ne résistera pas à la concurrence de Dinky Toys ou Solido et cessera son activité en 1964.

Illustration de la paysannerie

Quiralu est surtout connu pour ses figurines militaires. Mais l’entreprise a produit aussi d’autres sujets, tels que des cow-boys et des Indiens, des sujets religieux comme l’Année sainte, ou civils comme des personnages de ferme. Avant les années 1960, la France est essentiellement une nation agricole. La richesse est surtout terrienne, ce qui explique, en matière d’Art pictural, le succès du peintre Jean François Millet et de l’École de Barbizon ou de Rosa Bonheur. Pratiquement tous les Français ont une origine rurale, d’où le succès des jouets exploitant le thème de la ferme.

Près de la fontaine et sous le colombier, la fermière nourrit la basse-cour.

La ferme présentée ici, avec ses 70 sujets, est quasi complète. On peut la dater vraisemblablement entre 1935 et 1950. Il ne manque que quelques rares instruments agricoles comme une herse, une charrue ou une faneuse par exemple. Ces figurines sont en excellent état avec leur peinture d’origine. Elles sont en alliage d’aluminium et font 6 cm de hauteur. Je les présente dans un décor constitué par des reproductions du peintre Millet.

Le berger garde ses moutons et ses chèvres.
La fille de ferme nourrit les dindons tandis que le chien monte la garde devant sa niche.
Le fermier sur sa carriole croise…
… des ouvriers agricoles avec leur brouette et leurs instruments aratoires.

La laitière se prépare à traire ses vaches qui paissent tranquillement dans le pré. Les seaux de lait qu’elle transporte sont suspendus à un porte-seaux en bois calé en travers de ses épaules. Dans les champs, au-delà des barrières, se promènent des faisans, gibier bien tentant !

Perrette pleure son pot au lait cassé. Le garçon de ferme saura-t-il la consoler ?

Pour mettre en scène ces personnages de ferme, Quiralu a construit des petites fermes en bois pleines de charme. Il est assez rare de trouver comme ici une ferme presque complète, les différents sujets ayant souvent été dispersés. Le plus souvent la ferme est reconstituée par le collectionneur qui achète au hasard de ses découvertes.

Estimation : Les personnages coûteront en général autour de 10 € pièce. Les vaches, les moutons se trouvent pour une dizaine d’euros ;  les poules, les oies, les lapins pour 3 à 6 € ;  les dindons pour 5 à 6 € ; pour  la charrette en bon état, compter 120 €.

Claude Lamboley

Collectionneur de jouets anciens.

Biblio

Les Jouets Quiralu (1933-1964), de R. Azalet, J. Borsarello et H. Giroud, Editions Grancher, 1995.