Le plus petit des Pathé
Ce jouet, fabriqué à Paris par Pierre Victor Continsouza, a été commercialisé par la maison Pathé en 1923. C’est à la fois une petite visionneuse et un élément d’une lanterne magique qui permet de voir ou de projeter des vues photographiques, sous forme d’un film ininflammable aux perforations unilatérales. Il se présente sous la forme d’une boîte métallique dont l’un des grands côtés s’ouvre, alors qu’à l’opposé se trouve une molette. L’un des petits côtés est doté de l’oculaire grossissant, tandis que l’autre dispose d’une fenêtre fermée par un verre dépoli.
Simple mais fonctionnel
Sous le couvercle, la boîte est divisée en trois compartiments. Deux d’entre eux permettent de stocker des films, mais aussi de mettre dans chacun une des extrémités du film en cours de visualisation. Dans le compartiment central se trouve un galet presseur au pourtour caoutchouté. Une étiquette précise que pour le chargement, il faut placer le bord perforé du film entre la fenêtre et la rondelle de caoutchouc, appuyer ensuite sur le bord supérieur du film et tourner le bouton. Le galet tourne indifféremment dans un sens ou dans l’autre, et, en le pressant, entraîne le film. Comme celui-ci à une courbure naturelle, il s’enroule dans un des deux compartiments d’extrémité, suivant le sens donné à la molette.
Pour les films 35 mm
Les films de 35mm, ininflammables, dont une des deux rangées de perforations a été supprimée, existaient en noir, en sépia, coloré (peints à la main) ou en bleu. En plaçant le film devant le fenestron, les perforations devaient se retrouver au fond de la boîte.
Chaque film mesure un mètre environ et contient entre 35 et 40 vues. Le riche catalogue de films et d’actualités comptait quelque 350 titres provenant du département cinéma de Pathé, donc déjà amorti et fabriqué à moindre coût.
En duo avec Cocorico
Cette visionneuse peut être utilisée seule, mais elle peut aussi équiper le projecteur Cocorico muni d’une ampoule électrique. Le rayon lumineux traversera alors la visionneuse, projetant les images sur un écran placé de 0,80 cm à un mètre de distance, tout en les agrandissant. C’est pour permettre une projection familiale que Pathé avait commercialisé cette petite lanterne originale. Le but étant que le Pathéorama “amène la joie dans les familles en amusant les petits, en intéressant les grands et en instruisant tout le monde”.
Cette lanterne en tôle, composée d’un socle, d’une boîte à lumière avec réflecteur surmontée d’une petite cheminée en laiton et d’un emplacement permettant de placer la visionneuse à l’avant duquel se trouve un objectif de moindre qualité qui coulisse dans un tube métallique afin de faire la mise au point. L’alimentation électrique se fait par un fil torsadé muni d’une prise en bois. Notre exemplaire se trouvait encore dans son coffret “Cocorico” d’origine avec, au revers du couvercle, le mode d’emploi.
Estimation : Le Pathéorama se négocie entre 150 et 200 € environ. Compter 10 € pour un film et 50 € pour la lanterne seule.
Collectionneur de jouets anciens