Les oiseaux mécaniques

Toute une symphonie

Joe Penner comédien et animateur de radio américain et l’oie Goo Goo, par Marx Toys vers 1930, H. 22 cm.

Dans la multitude des thèmes qui inspirèrent les créateurs de jouets, les oiseaux tiennent le haut de l’affiche. Si le Jeu de l’Oie aux origines anciennes est resté un classique des jeux de plateau, les volatiles ont été déclinés dans toute leur diversité. La majorité des marques de jouets mécaniques en tôle, tous pays confondus, les intégrèrent à leur catalogue et les moules passaient parfois d’un fabricant à l’autre.

Canards nageurs japonais issus du même moule mais de marques différentes, le plus ancien signé Nakita (à gauche) et la copie des années 1960 par Alps (à dr.), L. 10 cm.
Oiseau anglais Fairylite (à gauche), L. 10 cm, jouet allemand Kölher (à dr.), L. 9 cm.
Deux oiseaux vibrants originaires des USA, années 1930, L. 13 cm.

Les oiseaux savants

Un tel succès découle de plusieurs facteurs liés à l’attrait de leurs couleurs vives, à la surprise de leurs mouvements, à leurs chants (disons plutôt leurs cris) émis par leur système sonore. Certains modèles cumulent les fonctions grâce à un mécanisme d’horlogerie assez sophistiqué. A l’instar du rossignol imaginé par l’Allemand Kölher capable de chanter, battre des ailes, mouvoir sa queue et sa tête, ouvrir et fermer son bec.

Le Rossignol Kölher, début des années 1960, L. 18 cm.

La galerie des canards

Distrayants et amusants, les oiseaux mécaniques sont aussi des jouets éducatifs puisque les jeunes enfants se familiarisent et imitent les sons qu’ils entendent. Les “Cui-cui” et autres “coin-coin” font partie du vocabulaire de base des tout petits, et c’est sans doute pourquoi le canard a été l’un des plus largement reproduit.

“Le canard bavard” a été édité à l’identique en Allemagne par Kölher, au Japon sans marque et en France par Joustra, H. 10 cm.
Grand canard japonais par Daiya, mécanisme à friction, H. 18 cm et petit canard roulant japonais de marque inconnue, années 1960, L. 14 cm.

Cocorico

Autre vedette de la basse-cour, le coq, tout un symbole au chant cocasse.

Coq en tôle de fabrication soviétique, L. 9 cm et coq à crête et queue en feutrine de la marque Kölher, L. 12 cm.

Réalistes, fantaisistes ou anthropomorphes

Ces oiseaux mécaniques rentrent dans trois catégories principales, selon qu’ils sont complètement fantaisistes, ou fidèles aux vrais ou encore qu’ils représentent des “caractères”, pour reprendre le nom donné aux États-Unis aux exemplaires, parfois anthropomorphes, dérivés des personnages de cinéma, de bandes dessinées et de dessins animés.

• Les réalistes

Le jouet reproduit la réalité au plus près grâce à une lithographie soignée et un mécanisme imitant les sauts de l’oiseau.

Un oiseau de fabrication allemande vers 1930, L. 15 cm.
Schuco, en recouvrant la tôle de velours, a cherché à imiter le plumage, L. 11 cm.

• Les fantaisistes

Les oiseaux sont facilement identifiables, mais leur interprétation est souvent fantaisiste, forçant le trait pour un effet comique assuré. Comme le pélican ou les pingouins qui se dandinent nonchalamment.

Pélican créé aux USA par Chein & Co, début 1960, H. 12 cm.
Pingouins issus du même moule, l’un en livrée fabriqué aux USA par J. Chein & Co, années 1950 et l’autre en Grande-Bretagne, années 1960, H. 11 cm.

• Les caractères anthropomorphes

Des animaux qui nous ressemblent.

Cary the Hopping Crow”, corbeau japonais par Linemar, H. 10 cm.

Estimations : Les jouets d’avant guerre sont rares et se négocient rarement en-dessous de 150 €. Les oiseaux des années 1950 s’échangent entre 80 et 100 €. Ceux de la marque allemande Köhler ou du Français Joustra se trouvent entre 50 et 60 €. Le prix des petits oiseaux plus courants ne dépasse pas les 15 €.

Martine Hermann