La victoire du losange sur l’anneau
Pour Louis Renault, la conception et la compétition automobiles ont toujours été des passions concomitantes. Alors qu’il construit sa première voiturette à moteur De Dion Bouton en 1898, il aligne sa Type A au départ de la course Paris-Trouville dès l’année suivante. La victoire qu’il y remporte inaugure un glorieux palmarès qui contribuera largement à sa renommée. L’industriel qui se double d’un inlassable inventeur améliorera sans cesse ses moteurs pour gagner en performances. Toutefois, suite au tragique accident qui emporta son frère Marcel lors du Paris- Madrid de 1903 et à une série de déconvenues sur les circuits, Louis Renault abandonnera provisoirement le sport mécanique en 1908.
Nervasport, comme un avion sans ailes
Le vrai retour de Renault dans la course se fera à partir de 1924 avec l’inauguration de l’autodrome de Linas-Montlhéry. En 1925, la firme de Billancourt engage sa Nervastella sur de prestigieux rallyes et renoue avec les victoires. La Nervasport, une version allégée de la Nervastella, est alors conçue et dessinée par Marcel Riffard, le brillant ingénieur de chez Caudron, entreprise rachetée par la Régie en 1933. L’exceptionnel aérodynamisme du nouveau modèle coupé monoplace présenté cette année-là n’a d’égal que la puissance du moteur 8 cylindres en ligne Renault de 4 827 cm3 mis au point d’après des techniques éprouvées dans l’aéronautique.
La Nervasport de tous les records
Ce bolide s’élance sur l’anneau de Monthléry le 3 avril 1934. En quarante-huit heures et 8000 km, la Nervasport battra trois records du monde toutes catégories et neuf records internationaux en catégorie 3 à 5 litres. Même si la performance sera surpassée le mois suivant par une Delahaye 6 cylindres, les exploits de la Nervasport forgeront la notoriété de Renault dans les domaines de l’endurance, de la puissance, de l’aérodynamisme et de la vitesse.
CIJ, grâce à son partenariat avec Renault, a proposé la Nervasport dans une luxueuse version avec éclairage, récemment reproduite à l’identique par Norev.
Charme et simplicité
La Nervasport Dinky Toys est distribuée dans les boutiques de jouets dès 1935, soit un an après la série de records établis par Renault à Montlhéry. Une page dans le monde de la miniature est en train de se tourner. Les petites autos en plâtre et farine cèdent en effet la place à celles en plomb puis en zamak, un matériau prometteur beaucoup moins fragile et qui permet la reproduction de détails infiniment plus précis.
Autos de course Dinky Toys, c’est dans la poche !
Sous la référence 23 b, la voiture de course profilée Dinky Toys est un petit modèle simple mais soigné, réduit à une échelle avoisinant le 1/54e. Et, malgré une ligne de la dérive stabilisatrice approximative et la porte unique à droite, la Nervasport, si ce n’est pas celle des records, est incontestablement l’une de celles qui préparèrent l’exploit de 1934 à Montlhéry. Les ouïes d’aération comportent le même nombre d’ouvertures, les sangles du capot, les sorties d’échappement et la portière droite sont bien présentes conformément au “mulet” photographié sur le circuit.
Les modèles de la première série, sortis entre 1935 et 1939, étaient dotées de pneus Dunlop. Ceux de la deuxième série, produite entre 1939 et 1948, disposaient de roues en métal. Sur la dernière série de 1950 à 1952, les miniatures étaient équipées de pneus M montés sur des jantes convexes en zamak de couleur crème. Un numéro de course de 1 à 6, peint au tampon, était alors appliqué sur un petit disque moulé en relief sur la carrosserie.
Estimation : Compter 500 € environ pour un bel exemplaire du modèle original CIJ et 150 € pour la réplique Norev. Les premières Dinky Toys, rares en bon état, s’échangent autour de 80 à 100 €. Le lot des trois miniatures CIJ en plâtre et farine a été adjugé 204 € (+ 22 %) sur Aguttes On Line en 2022.