Comment les reconnaître ?

La production française d’avant-guerre
Les ours français sont souvent difficiles à distinguer les uns des autres. Le fait que les mêmes stylistes aient pu travailler pour différentes maisons accentue les airs de famille. Les plus anciens, fabriqués par Marcel Pintel, Emile Thiennot ou Fadap (Fabrication artistique d’animaux en peluche) à partir de 1919, nécessitent une observation précise et des recherches patientes.


• Chez Pintel, les ours articulés sont de belle qualité, en mohair ras fermement bourré. Sur un museau long, les truffes ont la forme d’aile de chauve-souris. La bouche figure un Y inversé et les paumes et pieds à trois griffes sont en coton (et non pas en feutrine) avant 1940. Le bouton en métal embouti sur la poitrine est la marque de fabrique Pintel jusque dans les années 1930.

• Chez Fadap, le bourrage est plus souple, les yeux souvent en boutons de bottines, le museau retroussé, les oreilles grandes et quatre griffes. A partir de 1928, le bouton en métal de la marque, accompagné d’une étiquette en papier, est fixé à l’oreille. Souvent manquant aujourd’hui, ils privent les collectionneurs d’un indice de datation irréfutable.

Multiplicité des marques dans les années 50
A la veille de la Seconde Guerre la production française s’essouffle pour renaître dans les années 1950 sous de nombreuses raisons sociales. Les ours ont alors une expression triste soulignée par une bouche en V inversé. La peluche de coton est fermement bourrée. Les membres sont courts et les oreilles grandes.



1960, l’ère du synthétique
Dans les années 1960, la qualité des ours traditionnels s’effondre. Le synthétique remplace les mohairs et les bourrages naturels, les articulations sont supprimées. Les modèles sont produits en grande quantité et à bas prix.

Estimation : Les ours français sont peu connus et, sauf par les spécialistes, rarement identifiés avec certitude. Aucune cote fiable est à ce jour connue pour consolider les estimations. Pour de nombreux ours français non identifiés, le prix de vente n’excède pas 30 à 40 €. Pour un beau plantigrade authentifié Pintel des années 1930, en très bon état, compter 450 € à 600 €. Un ours signé Alpha des années 1950 coûtera entre 50 € et 100 € selon son l’état de conservation et la présence de son étiquette d’origine.



Biblio
“Les ours en peluche Fadap » par Eric Petit, Éditions de la Fenestrelle, 2015.