La part du Lion de Joustra

Pour faire suite aux articles déjà parus sur ce pilier du jouet français, souvenons-nous une fois encore d’une marque qui a bercé notre enfance avec des modèles solides et fonctionnels. J’ai nommé Joustra (jouets de Strasbourg), une société créée en 1934, qui connaîtra des difficultés au milieu des années 80 avec la déferlante des jouets asiatiques, puis celle des jouets électroniques et informatiques. Rachetée plusieurs fois, la société est toujours en activité mais s’est dirigée vers des jeux éducatifs. La production de jouets mécaniques a cessé au début des années 1990.
La profusion Joustra
Durant son âge d’or, Joustra produira des jouets colorés et animés, soit avec des piles, soit à ressort ou à friction. La gamme des engins motorisés ira des voitures aux avions en passant par les bateaux, les camions, les trains, les grues… Auxquels s’ajouteront des automates divers et variés et mêmes aspirateurs.

Peugeot 404 Joustra, le bon numéro
Fidèle au constructeur Peugeot, Joustra a reproduit la 104, la 204, la 404 et la 504, puis les 205 et 405 et le J7, à une échelle approchant le 1/16e, d’abord en tôle, puis en plastique pour les modèles tardifs. La 404 qui nous intéresse ici a été proposée en trois types de carrosseries, berline, break et cabriolet. Les différents mécanismes de propulsion seront nombreux : filoguidé (téléguidé à l’époque), à pile, à friction ou à clé. Mélangez les carrosseries, les décorations et les systèmes d’animation des véhicules, sans parler des couleurs, et vous aures une idée de la multitude de variantes ayant existé.
• 404 cabriolet existe en trois finitions :
— Avec le chauffeur au téléphone (réf. 2084). Un système permet à la voiture de rouler, lorsque le téléphone sonne, la voiture s’arrête et le chauffeur décroche puis raccroche tandis que la voiture repart. Le mécanisme à pile est actionné par un petit levier situé derrière le personnage assis sur une banquette. Cette version est la plus rare et recherchée.Il existe un variante identique dotée d’un système à friction, avec conducteur et son chien.

— La deuxième variante est identique dotée d’un système à friction, avec conducteur et son chien, est identique à la précédente. (Photo en en-tête).
— La troisième mouture (réf. 2066) dispose de deux sièges avant indépendants, plus proche de la réalité, toujours propulsée par le système à friction.

• 404 break existe en quatre variantes :
— La version civile a été produite avec différents systèmes de propulsion : friction, à clé avec un système de déverrouillage et à pile plate sans mécanisme de mise en route. Toutes ont la même immatriculation 4876 NM 75. Couleurs connues : crème ou vert et une variante chromée.

— La version Gendarmerie existe avec deux gyrophares fonctionnant avec une pile plate de 4,5 V ; avec un système de mise en route au niveau du bas de caisse ; ou d’un mécanisme à clé et de roues directionnelles. Toutes ces variantes sont équipées d’une seule rangée de sièges avec deux sortes d’habillage de coffre.

Une seconde version gendarmerie est dotée d’un gros gyrophare, d’une caméra sur le capot et d’une plage arrière qui couvre tout l’arrière du véhicule accessoirisée avec un téléphone accessible par la malle (alimentée par une pile ronde introuvable pour l’instant sans système de mise en route). Pour totalement exhaustif les deux modèles ont des caméras et des gyrophares différents .

— La version Ambulance municipale avec un seul petit gyrophare est alimentée par une pile plate de 4,5 V, sans système de mise en route, immatriculation civile.

• 404 berlines : taxis, “Super luxe” et “Junior” :
— Les taxis sont issue de la version “Junior” (sans toit ouvrant) avec l’enseigne taxi. Tous les modèles fonctionnent à pile. L’allumage du taximètre ainsi que le déplacement de la voiture sont commandés par le loquet situé à l’avant gauche de la voiture. Les roues avant sont directionnelles. Certains exemplaires sont équipés d’une galerie de toit et la plaque d’immatriculation existe peut porter deux numéros différents. Trois variantes de tableaux de bord sont connues.


La galerie des différentes versions du Taxi.




— Les berlines “Grand luxe” avec toit ouvrant offrent le plus de combinaisons. On les trouve avec une télécommande et un tableau de bord différents selon les modèles, avec ou sans logo. De même, la décoration intérieure et de l’immatriculation ne sont pas toutes similaires. Les roues sont directionnelles. Une étude plus approfondie des manettes laisse penser qu’elles différaient dans le système de fonctionnement : la plus simple est en métal avec une fonction marche/arrêt et sans doute juste la marche avant, et une seconde plus imposante en plastique, avec fonction marche/arrière.
Une seconde version, sans télécommande, fonctionne grâce à quatre motorisions différentes, à remontoir, à friction, à pile, à télécommande. Finis en une multitude de couleurs, certains modèles disposent de vitres arrière et de plaques de police.

— Les berlines “Junior” sans toit ouvrant, fonctionnent à pile avec un mécanisme situé derrière le siège conducteur, identique au cabriolet avec téléphone, ou à friction.

Un prototype
Nous terminerons par le prototype ( Voir biblio “Joustra” de N. Léonard, p. 79) pourvu d’un système inédit. C’est une berline “Junior” avec un moteur à clé situé au niveau du passage de roue avant gauche et le levier de démarrage métallique implanté sur le capot au-dessous du pare-brise. Cette version aurait été produite en début de production et durant une courte période de temps. Peut-être le levier pointu et saillant posait-il des problème de sécurité.
Estimations : les prix dépendent de l’état des voitures, la plupart ayant beaucoup joué. La fourchette se situe entre de 80 € et jusqu’à 400 € pour les modèles les plus rares en très bon état.
Biblio ici
Philippe Raymond
Collectionneur