Une brève histoire de la poupée
Deuxième partie : le 20e siècle, la grande diffusion
Au tournant du siècle, la concurrence allemande oblige les fabricants français à se regrouper. Ainsi naît, en 1899, la Société Française de Bébé et Jouets (SFBJ). Reprenant les poupées réalisées au siècle précédent, utilisant souvent des têtes de porcelaine fabriquées en Allemagne, cette société va survivre jusque dans les années 1913. Mais sa production n’est plus comparable en qualité avec ce qui se fabriquait auparavant. Malgré ce, une poupée a été particulièrement populaire, la poupée Bleuette, née en 1905, disparue en 1960. Vendue comme support publicitaire au magazine “La Semaine de Suzette”, elle doit son succès à son environnement et à son trousseau dont les patrons étaient publiés régulièrement dans le périodique. Elle est le reflet fidèle de son époque.
Les poupées incassables
À côté des poupées de porcelaine, on fabrique, dans la première moitié du siècle, des poupées incassables en composition ou en feutrine comme les poupées Lenci, et les baigneurs en celluloïd comme Petitcollin.
Une révolution se produit au milieu du siècle avec la présentation, lors de l’Exposition Universelle de Londres en 1962, des premiers objets en plastique. Désormais, les poupées en plastique séduiront les petites filles par leur légèreté et leur maniabilité. Leur “peau” est douce et élastique. On peut les laver, leur chevelure à coiffer est en nylon résistant. Une poupée voit le jour sur le modèle de “Lily”, jeune fille allemande née en 1955, dans une bande dessinée. Moderne et active, avec une taille fine, de longues jambes juchées sur des talons hauts, coiffée d’une queue de cheval, elle est l’image idéale à proposer aux enfants modernes.
Le phénomène Barbie
Le succès de cette poupée n’échappe pas à la firme Mattel qui, quelques années plus tard, reprendra, avec Barbie, le même concept. Lancée aux États-Unis vers 1959, elle conquiert le monde dans les années soixante-dix, véhiculant l’image d’une société de consommation sur le modèle américain. C’est le plus grand phénomène social et économique de la production de poupées en série dont le succès ne s’est toujours pas démenti, que ce soit auprès des enfants ou des collectionneurs. Ceux-ci y voient, comme dans la poupée Bleuette, un témoignage de la société moderne.
La poupée informatisée
Le terme ultime de la représentation humaine dans la poupée sera, dans les années 1990 l’apparition de la poupée informatisée, à l’intérieur de laquelle se nichent toujours plus de microprocesseurs qui en font de véritables androïdes qui parlent, “raisonnent”, répondent aux questions de l’enfant et deviennent, par les capteurs disséminés sur leur corps, des “êtres” sensibles aux stimulations extérieures pourvu qu’on appuie sur la touche rose qui les anime.
Collectionneur de jouets anciens