Projecteurs publicitaires

Lanternes magiques en carton

Les projecteurs en carton sont des petits jouets présentés comme des lanternes magiques, le plus souvent donnés comme images publicitaires. Pour la plupart, ils ont été produits dans les années 1940-1950.

Le Cinébana

C’est l’un des projecteurs publicitaires les plus connus, créé par la célèbre entreprise alimentaire Banania lancée en 1914, pour promouvoir “Le petit déjeuner et goûter préféré des enfants” une poudre à base de cacao, de banane et de sucre. Banania adopte comme image de marque la physionomie du tirailleur sénégalais, à l’instar de celui créé par Giacomo de Andreis. Flanqué du slogan Y a bon Banania, il contribuera à la popularité de l’entreprise, dès 1915. Une représentation contestée de nos jours (Lire Jouets politiquement incorrects).

Le Cinébana distribué par Banania.

C’est un petit projecteur en carton, dénommé lanterne magique par Banania. Il est plié à l’intérieur d’une pochette cartonnée.

Pochette d’emballage du Cinébana, 23 X 30 cm.

Appareil et tickets d’entrée, la panoplie du projectionniste

Le mode d’utilisation est précisé sur la dernière page du cartonnage :
Redresser l’appareil jusqu’à la verticale, un enclenchement automatique le fixe dans sa position d’utilisation. Comme écran de projection vous pouvez utiliser soit un papier ou linge blanc, ou directement sur un mur clair et uni. Placez l’appareil à environ un mètre de cet écran, vous obtiendrez vous-même la netteté de l’image en éloignant ou rapprochant légèrement l’appareil. Préparez une série d’histoire choisie dans nos programmes, placez une lampe de poche ordinaire « en bon état » à l’emplacement prévu derrière l’appareil. Faites l’obscurité autour de vous, puis en glissant la bande d’images dans les fentes appropriées, vous serez heureux d’assister à un véritable spectacle…Les petits ronds sur lesquels sont inscrits les mots « ticket d’entrée » sont destinés à inviter vos petits amis aux spectacles que vous organiserez.

Le Cinébana en action.

Fidélité récompensée

Comme l’indique l’affichette en tête de cet article, le Cinébana est obtenu contre 16 points Banania et six timbres poste au tarif lettre. Cette lanterne magique vous sera adressée avec une histoire complète en 20 images, est-il précisé dans la publicité. Avec le projecteur était en effet jointe une pochette de quatre bandes d’images racontant une histoire. Ce projecteur, créé par Max Ponty, a été imprimé par Darboy à Paris.

Toute l’histoire de Kid le boxeur sur 4 bandes d’images.

Le Ciné Mime

Il s’agit, ici aussi, d’un projecteur en carton édité en 1956, par les Editions Gautier-Languereau, connues pour leur publication des albums de Bécassine. C’est un livret cartonné intitulé “Ciné Mime un album cinéma en couleur”. Sur la couverture on précise qu’il permet de visualiser de nombreux sujets tels que “actualités, documentaires, courts métrages, films publicitaires et un grand western”. En fait, il s’agit de bandes d’images fixes dessinées par André René Joly, dit Erik, dessinateur de BD.

L’album cinéma relié, 24 X 32 cm.

Pour un spectacle de gala

Le livre est relié par des pastilles en plastique permettant d’enlever éventuellement certaines pages. Il est composé d’une couverture illustrée présentant le projecteur, puis d‘une double page avec, à gauche, le programme du spectacle dit “de gala”, avec pour débuter “Les actualités mondiales”, suivies de deux documentaires L’Expédition du Professeur Basculine et Les Grandes chasses de Nestor Bobêche”. Auxquels s’ajoutent des courts métrages, avant d’arriver à l’entracte avec “Les films publicitaires”.

Le programme et les instructions de montage du Ciné Mime.

Superproductions à l’affiche

Ensuite, “En première mondiale, une superproduction en cinéminoscope et mimocolor”, c’est le grand film Le Justicier de l’Oklahoma, avec le célèbre Pep Canar et son cheval Météor, un western sensationnel qui vous tiendra en haleine pendant toute la projection” !!! Sur la page de droite, une sorte de mode d’emploi de ce projecteur “Simple, facile à monter (il se déplie), d’un emploi absolument sans danger, il peut être confié à un tout petit qui, seul, peut jouer les rôles d’opérateur et de spectateur”. 

Le projecteur, les films et les tickets d’entrée.

Système pop-up

La double page suivante représente, à gauche, une pochette à rabats permettant de ranger les bandes de films et, à droite, le projecteur plié à plat. Lorsque l’on ouvre la dernière double page, le projecteur se déplie automatiquement et se verrouille seul. Il suffit de placer une simple lampe de poche à l’arrière pour qu’il soit fonctionnel.

La cabine du projectionniste.

Lorsque l’on est aux commandes du projecteur, on se croirait dans une véritable cabine de projection, avec ses bobines, ses différents boutons et cadran de réglages permettant d’agir (fictivement) sur la lumière, les contrastes et le son. Il dispose même d’une manivelle sur la face avant.
Tout comme le Cinébana, des “Ticket d’entrée” sont destinés aux invités qui auront le privilège d’assister à la séance.
Le projecteur Ciné Mime est une création de l’illustrateur Max Ponty, et imprimé par Darboy, les mêmes que pour le Cinébana.

Autres projecteurs en carton

Signalons d’autres projecteurs qui ont été mis en circulation dans les années 1950-60. C’est le cas du projecteur Ciné Album de Hachette dont la publicité représente la célèbre Caroline, héroïne imaginée par l’illustrateur Probst, ou encore le Cinéafix créé par les Editions Willeb et le Cinémagic Mère Picon, que l’on trouvait dans chaque boîte de fromage Mère Picon ; dans ce dernier cas, les images se trouvaient sur des disques et non sur une bande.

Estimation : Ces petits projecteurs se trouvent au prix de 10 à 20 €.

Claude Lamboley

Collectionneur de jouets anciens