Pégase, histoires et légendes
Bernard Gloux écrit :
“Voici un hélicoptère jouet volant des années 60 qui fonctionne selon le principe classique de la mise en rotation du rotor par traction sur un cordon enroulé autour de l’axe de lancement sur lequel repose l’engin. L’hélicoptère est marqué H-1561 LAR.K. (Lark pour Alouette bien sûr, mais rien à voir avec les hélicoptères de la SNCASE/Sud Aviation/Aérospatiale, même si le Japon a utilisé l’Alouette II comme l’Alouette III).
Une jolie boîte illustrée
L’illustration du couvercle de la boîte présente un Sikorsky S-64 Skycrane dont le prototype vola pour la première fois le 9 mai 1962. Comme souvent, l’illustration est trompeuse car l’hélicoptère présent dans la boîte ressemble plus à un Sikorsky S-55 des années 50. Précision supplémentaire: la boîte porte la mention du numéro de brevet : « PAT. NO. 52470 ». Mes recherches sur le JPO, EPO et WIPO n’ont rien donné (sinon un mal au (sky ?) crâne). Si l’on en croit la nomenclature japonaise, les deux premiers chiffres seraient l’année, 1952 donc…
Rien d’extraordinaire donc si ce n’est le logo, sans nom du fabricant japonais : un cheval ailé rouge qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Pégase de Mobiloil. Le logo au cheval ailé japonais existe en plusieurs versions avec un losange au lieu d’un cercle.
Le mystère s’épaissit
Quelle peut bien être l’identité de ce fabricant et a-t-il un rapport quelconque avec la compagnie pétrolière ? Le jouet est-il tout simplement un promotionnel de Mobiloil, mais alors pourquoi cette Trade Mark japonaise? Les deux logos, cercle et losange, appartiennent-ils au même fabricant?
Toujours au Japon, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de machines à coudre Mima Mishin Shokai, fondée par Kazo Mima en 1914, fut rebaptisée Mima Sewing Machine Industrial Co. Ltd. en 1948, puis Pegasus en 1959, avec un logo apparemment en contravention avec celui de Mobiloil.
Cette société est toujours en activité. Elle a même conclu un accord de collaboration avec l’allemand Pfaff. Je doute qu’elle ait le moindre rapport avec le jouet, sauf si le promotionnel au début des années 60 était pour eux et non Mobiloil.
Voler sur Pégase
Pour la beauté de la chose, je joins une photo du Pégase de Mobiloil (ou Pegasus) en attraction pour enfant. Seuls cinq exemplaires auraient été fabriqués car ils étaient exclusivement utilisés les jours d’inauguration de nouvelles stations-service dans les années 50.
Jouets anciens vous répond :
Votre Alouette est une énigme et, pour la résoudre, le champs d’investigation est large ! En effet, les fabricants de jouets japonais ont multiplié les raisons sociales dans les années 60. Certains n’ont produit que peu de modèles, pendant une durée assez courte, ce qui complique encore le processus d’identification.
Vous précisez : “J’ai recensé 245 logos japonais (auxquels s’ajoutent les variantes) pour lesquels j’ai le nom de l’entreprise. Il m’en reste 45 non identifiés… Mais ce n’est sans doute là qu’une partie de la réalité, mes recherches s’étant concentrées sur les jouets en tôle. En plus certaines de ces sociétés n’étaient que des distributeurs, et c’est leur seul logo qui apparaît. Pas sorti du ryokan donc (auberge japonaise)”.
Un connaisseur pour éclairer notre lanterne ?