Bécassine

Bécassine en jersey de nylon, bourré kapok, H. 33 et 10 cm, fin des années 1930.

En 1905 naissait Bécassine sous le crayon de Emile-Joseph- Porphyre Pinchon (1871-1953) sommé par Henri Gautier, directeur de la revue enfantine La Semaine de Suzette d’illustrer une page en urgence pour “boucler” le premier numéro de la publication. Le dessinateur couche alors sur le papier la petite bonne bretonne dont la rédactrice Jacqueline Rivière a imaginé le personnage inspiré des jeunes filles bretonnes venues en nombre à Paris en ce début de siècle pour rechercher des emplois de maison.

Première apparition de Bécassine dans La Semaine de Suzette N° 1, fév. 1905.

Un succès immédiat et durable

Le numéro inaugural de La Semaine de Suzette sort le 2 février 1905 et contient une courte histoire qui conte l’arrivée “fracassante” de Bécassine chez la marquise de Grand-Air. Le succès de l’hebdomadaire et de Bécassine en particulier est immédiat auprès des jeunes lectrices (et de leurs mères). En Bretagne en revanche, on se montrera plus sourcilleux devant ce personnage aux comportements enfantins, jugé caricatural et désobligeant.

Bécassine en couverture, N° daté du 23 mars 1911 (Coll. C. Lamboley).

Bécassine n’en est pas moins une véritable héroïne, la première de la bande dessinée moderne.
De 1913 à 1950, 27 albums originaux des aventures décalées de Bécassine seront publiés. Quant à Pinchon avec son trait de crayon épuré, il reste dans l’histoire de la BD comme le précurseur de la ligne claire.

Figurine, tête en terre cuite, années 1920.

Poupées et figurines

La popularité de Bécassine incitera les fabricants de jouets à reproduire le personnage. Dès 1908, un patron pour confectionner les vêtements de Bécassine destinés à habiller Bleuette paraît dans La Semaine de Suzette. Une première poupée en tissu bourré à l’effigie de Bécassine est proposée sur le catalogue d’étrennes du Printemps en 1921.

Extrait du catalogue du Printemps, décembre 1921.
Bécassine, la nourrice de Loulotte (Editions Gautier-Languereau).
Figurine Leblon-Delienne.

Martine Hermann