Objectif Les Hunaudières
Les 24 Heures du Mans se nourrissent d’exploits légendaires. Dans ce grand livre, la Matra 630 occupe une place privilégiée grâce au beau bolide bleu France et à la ténacité de son pilote Henri Pescarolo. Pour en souligner la valeur, Bobigny a tenu en à produire une miniaturisation exceptionnelle. Présentée en 1969, elle se verra attribuer la référence 1425 et bénéficiera de deux parties ouvrantes : un panneau avant amovible permettant de découvrir le grand radiateur d’eau entièrement chromé et un immense capot moteur.
Un coup de maître
En le basculant vers l’arrière, celui-ci laisse apparaître le cœur du sujet, comme un joyau au milieu de son écrin : le fabuleux V 12 de 3 litres de cylindrée. Ce dernier, lui aussi en plastique chromé, boîte de vitesse comprise, et minutieusement détaillé, avec ses douze trompettes d’admission d’air, toujours visibles une fois le capot revenu en position fermée, est un modèle du genre. Pour simuler les tubulures d’échappement de type “spaghetti”, le rouge a été préféré comme pour témoigner de la puissance du moulin les chauffant presque jusqu’à la fusion. Du chrome aussi pour le bouchon de réservoir, pour l’essuie-glace et pour les jantes, particulièrement soignées, puisqu’elles sont la réplique exacte de celles à étoile qui équipaient la vraie Matra. Avec tout ça, les montes se devaient d’être irréprochables et elles le furent avec des pneus compétition finement rainurés et plus larges pour le train arrière.
Décalques à poser
Les phares cristal caractéristiques et les petits feux arrière ronds sont les dernières touches qui finalisent la Matra. Enfin presque puisque, à part les N° 5 déjà positionnés en usine, il restera encore les autres décorations à coller. À charge au jeune acquéreur de parachever cette superbe réalisation.
D’abord présentée en boîte vitrine, la belle bleue, vu sa garde au sol et ses 2 cm de hauteur, héritera d’un étui extra plat à l’export (réf. 1425 E).
Un V12 qui va faire du bruit
En dépit des contre-performances des MS 620 et 630 équipées du moteur V8 BRM, en 1966 et 1967 aux 24 Heures du Mans, Matra n’abdiquera pas. En septembre 1968, la MS 630 dotée du V12 Matra conçu par l’ingénieur Georges Martin, s’engage dans l’épreuve. Malgré sa préparation insuffisante faute de temps, les deux pilotes Henri Pescarolo et Johnny Servoz-Gavin parviennent à installer leur MS 630 en troisième place durant 15 heures. Mais une panne d’essuie-glace, alors qu’il pleut à verse, décourage Servoz-Gavin. Pescarolo renonce au sommeil pour prendre le relais et se lancer à corps perdu et à l’aveugle dans la tourmente. La Matra s’intercalera en deuxième position entre la Ford GT 40 de tête et l’Alfa Romeo T33/2. Hélas, le sort s’acharne et une crevaison aura raison, cette fois encore, des espérances de Matra, tandis qu’Henri Pescarolo entrera dans la légende.