Locomotive vapeur

Les racines de Dejou

L’histoire des jouets Dejou se confond avec celle d’une famille auvergnate qui, pendant plus d’un siècle, travailla et transforma le bois à Arpajon-sur-Cère, dans le Cantal. De 1937 à 1985, Dejou a créé plus d’une centaine de modèles de jouets différents. A la crise économique des années 1930 en Allemagne, principal concurrent dans le secteur des jouets, s’ajoute le rationnement du métal à l’approche de la guerre. Dans ce contexte, Dejou, spécialiste reconnu du mobilier de jardin, diversifia sa production par la fabrication de jouets variés.

Du jardin au coffre à jouets

Le contremaître maison Géraud Nissou, séduit par les attelages paysans de l’époque, soumet en 1937 un prototype de char à bœufs, un jouet à tirer de 75 cm de long, réalisé avec les chutes de bois des ateliers. Le char en hêtre est tracté par deux bœufs en aulne et tilleul. L’ensemble, composé d’un joug amovible relié au timon du char par une chaînette et d’une clé fichée dans les oreilles des bœufs pour les solidariser, est entièrement démontable. Sous l’appellation “Attelage auvergnat” ce jouet devient l’emblème de la marque. Dejou en fabriquera 200 000 exemplaires.

L’attelage auvergnat ouvre la voie à la production de jouets chez Dejou.

Les années 1950 marquent l’apogée de Dejou qui emploie jusqu’à 230 ouvriers. Ses créations sont diffusées dans toute la France, puis en Europe du Nord. Au fil des ans, le catalogue de jouets inspirés de la vie rurale , s’étoffera de nombreux camions, de grues, de mobilier de poupées, et de locomotives.

Loco vapeur 231

La locomotive vapeur 231 présentée ici a été produite entre 1953 et 1957, sous la référence 920. C’est un jouet à tirer aux proportions imposantes : longueur 80 cm pour un poids de 4,4 kg. Le bois au fini ciré est teinté en jaune, acajou et noir. Nec plus ultra, bien que sommaire, un système sonore composé d’un ressort fixé à l’une des roue qui, en frottant contre une pièce métallique, émet un bruit de piston !

Estimation : 150 € à 200 € pour ce modèle Dejou assez rare.

Martine Hermann