Les chaloupes de marine

Chaloupe en tôle peinte de fabrication française, circa 1900.

La chaloupe est la plus grosse embarcation souvent pointue aux deux extrémités que l’on trouve sur les navires de la Marine royale puis nationale. À rames et à voile, elle servait aux liaisons entre les navires ancrés en rade et la côte. Même devenue canot automobile, elle continue à être appelée chaloupe. Pour rappel, dans le langage de la marine on ne rame pas mais on nage.

Les jouets de parquet

Il s’agit de jouets à pousser, tel le modèle en tôle peinte et ses trois matelots à la nage, une fabrication française de 1900, dont les roues en fer sont liées à un mécanisme qui actionne les mouvements des marins (photo en en-tête).
Même principe pour l’embarcation en bois de ce marin solitaire. Elle est munie d’une tringle attachée aux roues arrières du jouet.

Un jouet en bois à pousser, L. 38 cm.
Mécanisme avec tringle.

Ce jouet à tirer en tôle emboutie a été produit aux USA par Woodette’s Merchandise Mart sous le nom de Woodette Coast Guard. Les deux roues directement placées sous le matelot impriment les mouvements de nage requis. Le personnage est en bois, ce type de figurine étant le cœur du métier de Woodette’s depuis les années 1930.

Une roue fait rouler le jouet tout en animant le rameur.

Les jouets mécaniques de bassin

Voici une chaloupe de marine armée par deux matelots de nage et, pour une fois, une femme à la barre. Nommé Jeune André, ce canot en bois de 68 cm de long est équipé d’un moteur à ressort à clé permanente située devant le barreur. Les figurines, dont les têtes sont en porcelaine, portent des vêtements en tissu. Leurs couvre-chef, un chapeau rond noir, est celui des marins français du XIXe siècle. Ce jouet de fabrication inconnue figure en page 135 de L’Encyclopédie des jouets anciens 1830-1920, de J. et F. Remise (Voir Biblio).

Le Jeune André en bois, L. 68 cm.

Cet autre très beau canot mécanique à clé permanente dont on ne connait que cette image est composé d’une coque en tôle peinte équipée d’un gouvernail et d’un plot d’amarrage en bois à l’avant. Les deux matelots sont sans doute réalisés autour d’une armature métallique recouverte de vêtements en tissu.

Un jouet sophistiqué du début du XXe siècle d’origine inconnue.

Cet autre matelot solitaire a été produit par l’Allemand Arnold dans les années 1950. En tôle peinte avec un moteur à ressort à clé permanente, il mesure 20,5 cm de long. Le pompon rouge est cependant trompeur car le rameur porte une casquette et non un bachi de marin français. L’illustration de la boîte le confirme. Cette barque existe aussi avec un bordé rouge.

Arnold, une jolie barque pour le canotage, L. 20,5 cm.

Deux jouets de bazar

Avant d’orienter la totalité de sa production de jouets vers plastique, Fisher-Price a vendu dans les années 1950-60 de nombreux jouets en bois dotés de systèmes d’animation simples et astucieux. Ce marin rameur en est un. Il est cependant curieux qu’il ait obtenu un brevet américain alors qu’il reprend les principes utilisés précédemment, en particulier par le jouet à tirer français présenté plus haut.

Fisher-Price, début des années 1960.

Dans les années 50, le japonais Yoshiya a produit un petit jouet en fer blanc avec moteur à friction montrant un jeune scout marin, Sailor Rowing Boat (réf. KO-15), dans un uniforme américano-japonais approximatif.

Yoshiya, bateau à friction.

Estimations : L’embarcation en tôle peinte avec 3 matelots (photo d’en-tête) a été récemment adjugée 1900 € au marteau et la chaloupe de marine Jeune André 3100 €.

Biblio

Encyclopédie des jouets anciens, Vol. 1, “Les Bateaux”, par Jac et Frédéric Remise, Editions Pygmalion, 1981.

Bernard Gloux
Collectionneur