Une C6 bien à l’abri

C’est toujours avec un grand plaisir que nous retrouvons les superbes Jouets Citroën. Dans un précédent article dédié au Torpédo 5 HP, nous rappelions que celui-ci, dit aussi Type C, avait été lancé en 1921 et miniaturisé au 1/10e à l’intention des concessionnaires de la marque. En collaboration avec Fernand Migault, le fabricant de jouets, et Marcel Gourdet, le maquettiste, André Citroën décida ensuite de reproduire les véhicules de son catalogue au fur et à mesure de leur commercialisation. Ainsi, la C4 fut-elle proposée dès 1928 en diverses versions d’utilitaires, tandis que la C6, modèle haut de gamme présenté la même année, était déclinée en une conduite intérieure, un cabriolet ainsi qu’en un autocar huit places, puis en sa variante “Rosalie” en 1932.
La “Six“ décapotable électrique
Le modèle que nous présentons ici est la configuration décapotable de la C6. Cette belle auto fut produite de 1928 à 1932. Toujours réduite au 1/10e, elle mesure 45 cm. Disponible toute montée, elle était aussi vendue en kit dans une boîte de montage, façon Meccano. Composée d’un châssis en tôle noire supportant une caisse finie de différentes couleurs, portière conducteur ouvrante, larges pare-chocs et grande calandre chromée surmontée d’un gros bouchon de réservoir, optiques fonctionnelles, cinq pneus en caoutchouc et tendelet en toile écrue, le jouet ne cède rien au réalisme du vrai modèle.

Une ingénieuse marche arrière
Ce cabriolet C6 a la particularité d’embarquer un moteur électrique à piles qui animent la voiture et éclairent les phares. Lorsque la voiture heurte un obstacle, le pare-chocs avant se rétracte tandis que celui à l’arrière sort du cadre, ce qui, au moyen de contacts électriques, fait reculer le véhicule.

Dans son garage Citroën
Le fin du fin pour le collectionneur est de trouver le garage (réf. 325) que la CIJ a fabriqué pour les Jouets Citroën et qui présente de nombreuses similitudes avec le garage Charpento conçu pour l’Alfa Romeo P2. Le garage Citroën eut les honneurs de la page de couverture du catalogue d’étrennes 1929-1030 du magasin parisien Au Printemps où il s’affichait au prix de 70 F quand les autos coûtaient 30 F. A noter qu’en 1930, un ouvrier parisien gagnait environ 1000 F par an.


D’une architecture métallique très originale, avec sa toiture à sheds et sa belle enseigne aux chevrons, le garage Citroën est composé de 70 éléments de construction et d’environ 50 vis et 50 boulons. Il est rare et aujourd’hui difficile à trouver.


Martine Hermann et Giuseppe Scarani
(Photos et collection © G. Scarani)