Françoise SNF

La petite fille de Modes & Travaux

Parmi les manufactures qui produisirent des poupées et autres jouets en acétate de cellulose, la Société Nobel France (SNF) fut l’une de celles qui proposa un catalogue complet de modèles appelés à connaître un grand succès. Ainsi, Modes & Travaux s’adressera-t-il à cette entreprise pour fabriquer des poupées spécialement destinées à ses lectrices. La SNF, un consortium fondé en 1927, qui avait notamment fusionné avec SIC (Société industrielle de celluloïd) en 1928, sera rachetée par Petitcollin en 1963.

A l’origine, elle s’appelait Josette

Josette est une poupée en sicoïd (acétate de cellulose), puis en novoïd (polystyrène) créée par la SNF à la fin des années 1930. Ses jambes raides et ses bras sont articulés, ses cheveux moulés, ses yeux peuvent être peints ou fixes. Elle était disponible en huit tailles différentes de 12 à 47 cm. Le sigle de la marque dans un losange est moulé en relief sur la nuque pour les grands modèles à tête mobile et dans le dos pour les petits à tête fixe.

Josette, de la SNF, aux yeux fixes en acétate.

La vedette de Modes & Travaux dès mars 1951

Josette ne serait restée qu’une poupée au succès modeste si Modes & Travaux, le très populaire mensuel féminin fondé par Édouard Boucherit en 1919, l’élise “poupée du magazine” en mars 1951. Sous le nom de Françoise, elle attirera les fillettes qui désormais partageront le périodique et les travaux d’aiguilles avec leur mère.

Du haut de ses 39 cm, Françoise représente une petite fille pour qui les jeunes lectrices (ou leur maman) confectionneront un vêtement à la mode et de saison suivant le patron publié dans chaque numéro du journal.

Le beau regard vivant de Françoise.

L’évolution du modèle

La tête est mobile coiffée de cheveux châtains moulés coupés au carré. Les traits sont finement dessinés, les yeux bleus sont peints ou fixes et la bouche rouge est fermée. Des élastiques maintiennent les membres articulés au corps. Dans leur livre, Mmes Chauveau, Jamard-Lacroix et Buchy recensent trois variantes essentielles du modèle en novoïd :

  • aspect brillant avec les yeux peints (série 30)
  • aspect mat avec les yeux peints (série 31 ou 36)
  • aspect mat avec les yeux fixes avec cils (série 38).

La fabrication de Françoise par la SNF s’achève en 1960.

Françoise en novoïd mat, yeux fixes.

Estimation : Françoise, incarnation de la mode et image de la société de son temps, reste une poupée recherchée de nos jours. Elle est rare en bon état. Compter 250 à 400 € selon son état et la présence ou non de vêtements.

Martine Hermann

“Les Poupées de Modes & Travaux”, par Élisabeth Chauveau, Elyane Jamard-Lacroix et Annick Buchy, Editions du Dauphin 2016.