Les 90 ans d’un grand classique

Voici tout juste 90 ans que JEP lançait son hydravion F 260. Le sens de l’actualité du fabricant de jouets de Montreuil est bien connu et les succès remportés par les vrais hydravions entre les deux guerres ne pouvaient pas échapper à sa vigilance. Tel fut le cas pour la Coupe Schneider initiée par l’industriel français Jacques Schneider en 1912 où les pilotes rivalisèrent d’audace et de vitesse pour s’illustrer lors de ce spectaculaire et très populaire trophée, tremplin à de grands progrès en aéronautique. L’exploit réalisé en 1934 par Francesco Agello sur l’hydravion italien Macchi-Castoldi MC 72 qui pulvérisa le record de vitesse à 709 km/h inspira JEP. Mais, l’hydravion-jouet, malgré sa belle facture et son attrait, fut victime d’un coût trop élevé et ne récolta pas les lauriers espérés. Il resta toutefois au catalogue jusqu’en 1966.

Actualité et rationalité
Par souci de l’actualité certes, mais aussi de la rationalité, JEP a construit son hydravion sur la base d’éléments déjà existants : le fuselage et les ailes de son avion de chasse Dewoitine D27 de 1933 et deux canots pour les flotteurs. Le tout n’évoquant pas vraiment le design aérodynamique du Macchi-Castoldi ! L’ensemble fuselage et dérive du jouet JEP est composé de deux demi-coques agrafées, sous lesquelles les ailes sont fixées. Celles-ci sont par ailleurs solidarisées aux flotteurs par l’intermédiaire d’un berceau soudé et maintenues par quatre vis. Les deux demi-empennages sont agrafés et stabilisés par une béquille.

Un moteur mécanique
L’hydravion F 260 est doté d’un moteur mécanique à ressort, remonté par une grosse clé en zamak marquée JEP située devant le pilote. L’hélice est en aluminium à quatre pales.



Une belle impression
La décoration et les finitions de l’hydravion sont soignées. Peint en rouge, pour rappeler le Macchi-Castaldi victorieux, le jouet JEP arbore une lithographie détaillée. La peau du fuselage est simulée par des traits argentés et noirs et des points argentés figurent les rivets. Le capot moteur est gris argenté et les carénages noirs. Une cocarde tricolore orne chacune des ailes et la partie postérieure des empennages est peinte en bleu rayé de gris argent et de noir. La référence F. 260 est inscrite sur la dérive portant les trois couleurs bleu, blanc, rouge, et sur chaque flanc du fuselage. Le cockpit rapporté, avec son pilote, ajoute au charme de ce jouet. A noter, le surprenant emblème d’un canard à la chasse au papillon lithographié sur le fuselage.



L’hydravion JEP aux dimensions généreuses était démontable en trois parties pour faciliter son conditionnement.


Estimation : l’hydravion JEP est aujourd’hui recherché des collectionneurs. En très bon état il s’est négocié 2000 € au marteau récemment.
Martine Hermann et Giuseppe Scarani
(Photos et collection Giuseppe Scarani)