Vaisseau amiral de la compagnie des jouets

C’est au Salon de l’automobile de Paris en 1951 que Renault présente la Frégate, sa nouvelle berline destinée à relever le défi de la Traction avant Citroën. La première mouture de la Frégate, sortie en urgence de la ligne de montage de Billancourt, est fortement critiquée par les professionnels. Et en effet les multiples aléas mécaniques dont elle souffre font que la totalité des exemplaires vendus entre 1951 et 1953 sont rappelés à grand frais par le constructeur afin de procéder aux mises au point nécessaires. Par la suite, Renault adaptera son modèle pour proposer une variante plus abordable et le diversifiera en configurations luxe et break. La Frégate a été produite jusqu’en 1960.

CIJ, reproduction parfaite
CIJ, à la pointe de l’actualité, reproduit le Renault Frégate dès 1951. Sous les références 51.1 et 55.2, le fabricant propose trois modèles différents au 1/10e : la première version est mécanique avec éclairage électrique et conducteur, sans vitrage ; la deuxième variante plus économique est à friction avec optiques non fonctionnelles ; la troisième est électrique avec éclairage et vitrage en rhodoïd. La Frégate CIJ construite en tôle épaisse, dispose des trois barres de calandre, de pare-chocs et d’enjoliveurs rapportés en métal chromé. Les finitions étaient conformes aux couleurs usine. La peinture métallisée rouge ou verte est une option innovante CIJ.


Simplicité et robustesse
Elle bénéficie d’une portière côté conducteur ouvrante. Les autres ouvertures sont suggérées par des lignes argentées peintes au pochoir selon la méthode CIJ. L’intérieur est spartiate, simplement équipé d’une banquette avant, d’un tableau de bord simplifié avec un volant quatre branches et un levier de vitesse qui, comble de la sophistication, permet l’éclairage des phares.


Fiabilité de la mécanique
Le logement de la pile plate se situe sous le châssis. A l’avant de celui-ci, une languette permet d’orienter les roues avant. Les pneus sont en caoutchouc blanc du plus bel effet. Sur le pont arrière est logé le puissant moteur mécanique.

Sous les auspices de Surcouf
Le nom de “Frégate”, découpé dans le métal, est inscrit en italique sur l’aile avant. Au-dessus de la calandre, trône un superbe écusson illustré de La Confiance, la frégate de Surcouf, dont la voiture tire son nom.



Jusqu’en 1958
En 1952 CIJ intègre la berline “Amiral” dans son catalogue sous la même référence 5.52. Électrique avec éclairage ou à friction et optiques fictives, la Frégate dispose de la nouvelle calandre ovale. En 1958, sous la référence 55.9, CIJ reproduit la berline “Grand pavois” à calandre ovale, dans une version électrique bicolore et télécommandée, ainsi qu’une variante à friction sans éclairage.

Estimation : compter 200 à 500 € selon le modèle et son état.
Martine Hermann
(© Texte)
Giuseppe Scarani
(© Photos et collection)