Chariots et camions du cirque
2e partie : 1945 – 1970

Dans l’immédiat après-guerre, l’industrie du jouet européenne comme japonaise s’appuie sur une longue tradition pour renaître et prospérer. Pour ce qui concerne les cages de cirque ambulantes en fer blanc, la palme revient au Japon.
La grande cavalcade japonaise
— Sankei Kogyo (logo K)
Deux remorques-cages, l’une avec un éléphant, l’autre avec un tigre, tractées par un camion, ont paru correspondre à la réalité pour Sankei dans les années 1950. L’American Circus, nom apposé sur les remorques-cages, est un vrai cirque créé en 1950 en Espagne, puis devenu italien en 1963.

— Suzuky & Edwards (logo SSS)
Typiques de l’immédiat après-guerre, période aux Jeep abondantes dans les rues et les jouets. Voici deux attelages semblables de couleurs différentes, Jeep tractant un chariot-cage contenant un lion, moteur à friction sur la Jeep et mécanisme sur l’un des axes du chariot faisant bouger le lion d’avant en arrière quand l’ensemble se déplace.

Autre modèle signé Sankei, un attelage chariot-cage avec tracteur, doté d’un moteur à friction qui produit également des détonations…, bruit quelque peu incongru pour un cirque.

— Linemar
La marque de diffusion de jouets japonais par Marx Toys a proposé un simple camion que seule la frise de couronnement de la cage sort de l’ordinaire.

— Mitsuhashi (logo M dans un triangle)
Deux versions de ce semi-remorque transport d’animaux de cirque existent, l’une avec une otarie et un clown sur le toit et l’autre avec une girafe dont la tête dépasse de la remorque.

— Nikko Gangu Kogyo-Nomura (logo TN)
Nomura fut le plus gros producteur de jouets en fer blanc liés au cirque, dont des camions-cages. Celui qui est sans doute le plus ancien est basé sur la reproduction d’un bus d’école américain dont la caisse a été changée en Animal Trailer pour le transport d’animaux sauvages. Le terme de Trailer est ici impropre puisque ce jouet n’a aucune remorque.

Avec un châssis encore différent, Nomura proposa un camion-cage dont le flanc gauche est équipé d’un système d’ombro-cinéma.

— Yoshi (logo Y dans un losange)
La production du fabricant japonais était distribué par l’Américain Azrak-Hamway International (logo AHI). Les deux logos sont imprimés sur la boîte. Cette remorque-cage est plus artistique que réaliste. Les croisillons n’empêcheraient pas les animaux chargés par l’arrière de sortir.


Apparemment adepte des cages symboliques sans vrais barreaux, Yoshi a également produit deux jeeps porteuses de cages de cirque dénommées Animal Jeep.

Sur la base d’un autre châssis, Yoshi a produit plusieurs camions de cirque, manège, grande roue, et deux versions de cage :



— Masudaya (logo MT Modern Toys)
Celui qui est considéré comme le meilleur des fabricants japonais se démarque de la concurrence des années 1960 avec un jouet à piles dont le moteur électrique anime un essieu propulsif primesautier (de nombreux jouets auront cette fonction dite “Action Mystérieuse”).

— Aoshin Shoten (logo ASC dans un losange)
Bien que non siglé, ce camion-cage nommé Monkey Circus semble, par comparaison avec d’autres camions, provenir de Aoshin Shoten.

— Yamahuci (Logo YH)
L’attribution du logo YH à Yamahuci est quelque peu incertaine d’autant qu’il ne semble pas exister d’autre jouet portant ce sigle. Deux versions pour ce camion-cage, L’Animal Van Truck et Circus ont existé.



— Daishin Kogyo (logo DSK)
A la même période, Daishin commercialisa un camion-cage à friction doté d’une action surprise sous forme de la porte arrière qui s’ouvre et laisse sortir une tête de lion sur ressort, dans le style Diable en boîte.

Le soleil levant ne brille pas partout du même éclat
L’Europe amorce sa conversion au métal injecté puis au plastique injecté et seuls quelques fabricants poursuivent brièvement la production de jouets en tôle ou fer blanc. Aux États-Unis, c’est la fin des grands noms issus de l’industrie métallurgique du nord-est.
— Mettoy
Ce grand fabricant anglais d’avions et véhicules en fer blanc a aussi proposé un camion lithographié au décor de cage d’animaux de cirque, un panda et un singe du côté gauche et un gorille et un tigre du côté droit, avec pour seul interaction la porte arrière à double battant.

— Tri-ang et Buddy L
L’Anglais Tri-ang et l’Américain Buddy L ont produit un couple de camions-cages en tôle emboutie et peinte, avec l’apparition de pièces en plastique (portes des cages) chez Buddy L.


— AMB Marchesini
Le fabricant italien a produit dans les années 1950 trois véhicules, une camionnette et un petit camion décliné en plusieurs versions publicitaires dont celles pour des cirques Zoo Circus et Circus Apollo.


— Nylint Toys
Cette entreprise américaine de pièces métalliques créée en 1937, se spécialisa après-guerre dans la production de jouets en tôle emboutie. Parmi les camions produits dans les années 1970, un semi-remorque-cage de cirque.

— Rico
Dans sa série de camions Sanson Junior, l’Espagnol Rico avait d’abord inclut un camion à cage double, puis à cage simple avec porte à l’arrière ensuite. Le toit de la cage avait lui aussi subi des modifications : les barres métalliques de la première version furent ensuite remplacées par du plexi figurant un filet. Les deux variantes se combinent pour créer 3 modèles différents d’une longueur de 20 cm. Ce jouet n’est plus dans le catalogue Rico de Sanson 1970 qui où trônent les véhicules de travaux publics, de pompiers ou militaires.


La Chine se distingue
Progressivement l’industrie du jouet chinoise monte en puissance et multiplie les modèles proposés à des prix très attractifs.
Les Chinois adorent le cirque (Lire Les jouets chinois).

rappelle le modèle Yamahuci, L. 23 cm.
Estimation : Les camions-cages de cirque se trouvent à tous les prix. A partir de 20 € pour un jouet chinois des années 1970, à plusieurs centaines d’euros pour un jouet en tôle lithographié des années 1930, et jusqu’à 4300 €, récente adjudication pour le Monkey Circus signé Ferdinand Strauss.
Bernard Gloux
Collectionneur